Aussois 2023

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19èmes Rencontres de Virologie Végétale

17 personnes de l'équipe ViVe ont participé aux 19èmes Rencontres de Virologie Végétale à Aussois du 15 au 19 janvier 2023.

Pas moins de 3 communications orales et de 7 posters (exposés dans le hall du centre INRAE Colmar le mois suivant) ont été présentés.

Communications orales

Maïlys Piau : Identification of plant proteins interacting with the grapevine fanleaf virus homing protein 2AHP during the hypersensitive response in Nicotiana occidentalis

Maxime Verdier : Post-acquisition effects of TuYV and CaMV on an aphid vector

Quentin Chesnais : Do DCL proteins play a role in the viral manipulation of host plants and vectors?

Posters

Thématique ‘’Vigne ‘’

La prémunition est une méthode de biocontrôle qui consiste à inoculer une plante avec un variant peu agressif afin de la protéger d’une infection ultérieure par un(des) variant(s) apparenté(s) plus agressif(s).

 

Anne Sicard : Studying the genetic relatedness required for cross-protection against grapevine fanleaf virus.

Bien que la parenté génétique entre variants prémunisant(s) et challenger(s) soit soulignée dans de nombreux articles, le degré d’homologie requis pour qu’il y ait prémunition reste encore inconnu. Cette absence de données a notamment conduit à une recherche empirique longue et fastidieuse, et parfois infructueuse, de variants prémunisants contre certaines souches virales. Notre objectif est de déterminer le degré d’homologie requis entre le(s) variant(s) prémunisant(s) et challenger(s) pour la mise en place de la prémunition vis-à-vis du Grapevine Fanleaf Virus (GFLV), principal agent responsable de la maladie du court-noué.

 

Pierre Mustin :Towards a new approach to develop cross-protection at the plot level

Dans un vignoble fortement infecté et impacté par le GFLV, les technologies de séquençage à haut débit (HTS) facilitent la prospection d’un large spectre de variants pouvant être prémunisant(s) ou challenger(s). Couplées au phénotypage sur le terrain, ces méthodes nous permettent d’identifier les combinaisons vignes- variants du GFLV les plus pertinentes à implanter dans des expérimentations longues (6 à 8 ans). Le suivi de ces essais permettra d’évaluer le degré de protection conféré par la primo-infection et d’estimer caractéristiques essentielles de son succès au vignoble.

 

Gerard Demangeat : Identification of grapevine fanleaf virus (GFLV) resistance in wild grapevine Vitis vinifera subsp. Sylvestris

La présence du Grapevine Fanleaf Virus (GFLV) et de l’Arabis Mosaic Virus (ArMV), les 2 principaux agents responsables de la maladie du court-noué chez la vigne, n'a jamais été signalée dans la vigne sauvage Vitis vinifera L. subsp. sylvestris (V. sylvestris) suggérant que cette espèce pourrait être une source de résistance à cette maladie. Pour tester cette hypothèse, 12 accessions de V. sylvestris de la collection de matériel génétique établie dans le jardin botanique de l'Institut de Technologie de Karlsruhe ont été évaluées pour leur résistance à la maladie du court-noué à l'aide de nématodes virulifères.

 

Shahinez Garcia :Identification of exceptional uridylation features in grapevine fanleaf virus RNAs using 3’RACE-seq

Le mécanisme d’uridylation est une modification décrite comme jouant un rôle antiviral chez C. elegans et chez l’homme. Mais qu’en est-il chez les phytovirus ? Existe-t-il ? Et si tel est le cas, quel est son rôle et comment agit-il ?

Pour répondre à ces interrogations, et en collaboration avec l’équipe de D. Gagliardi à l’IBMP de Strasbourg, nous avons étudié par 3’ RACE-seq le profil d’uridylation de 11 familles de phytovirus, dont la famille des Secoviridae à laquelle appartient le GFLV, virus responsable de la maladie du court noué chez la vigne. Contrairement aux autres virus étudiés où les profils d’uridylation sont variables, 80% des ARN viraux du GFLV sont mono-uridylés. Ces résultats inédits vont être essentiels pour déterminer le rôle pro ou antiviral de l’uridylation dans le cycle viral du GFLV et ouvrent des perspectives sur la fonction de ces modifications dans la pathogénèse du virus.

 

Thématique ‘’Betterave ‘’

 

Anabella Heintz :Screening of aphid vector feeding behavior to select sugar beet genotypes with reduced yellows virus transmission 

Le criblage de betteraves par électropénétrographie a permis d’identifier 2 génotypes sur lesquels les pucerons ont des difficultés à s’alimenter. Dans le but d’évaluer l’impact de ce comportement alimentaire sur la transmission des virus, l’acquisition du Beet Yellows Virus (BYV) et du Beet Chlorosis Virus (BChV) a été évalué. Seul l’acquisition du BYV présente des taux de transmission hétérogènes, avec des taux de transmission significativement plus faibles pour ces génotypes, par rapport à des acquisition sur des génotypes où l’alimentation des pucerons est facilitée. De nouvelles analyses sont en cours afin d’évaluer les métabolites des plantes et évaluer l’inoculation des virus sur ces génotypes.

 

Hélène Schlaefli : Virus interactions in multi-infected sugar beet : effect on yield, aphid transmission and symptoms.

Les virus de la jaunisse de la betterave à sucre, étudiés au laboratoire, sont également retrouvés en multi-infection au champ, bien que les prévalences varient selon les années, la localisation et la variété des betteraves. De plus, le BYV semble jouer un rôle majeur dans la maladie : sa présence semble corréler avec l’expression des symptômes de jaunisse et entraine une diminution de la richesse en sucre et du poids de la betterave.

 

Martin Drucker pour Souheyla Khechmar :Signal amplification by exchange reaction (SABER-FISH) for multiplex detection and localization of viruses in co-infected sugar beet tissues

Nous étudions l'impact de la multi-infection virale sur la biologie des virus dans la plante, et sur leur transmission par puceron. Une première étape est de déterminer par microscopie si la multi-infection change la localisation et l'accumulation d'un à quatre virus dans les tissus et cellules co-infectées (co-localisation, exclusion, changement de tropisme cellulaire...). Pour ceci, nous avons adapté la technique de SABER-FISH aux plantes. Cette technique permet de détecter de manière consécutive plusieurs cibles (dans notre cas 4 virus) sur la même coupe de tissus. 

Les premiers résultats montrent des effets d'exclusion et de co-localisation des virus selon la combinaison virale analysée. Ces modifications de la localisation des virus pourraient être responsables du changement d'efficacité de transmission de certains virus lorsqu'ils sont en co-infection dans une plante, ce que nous avons déjà observé pour une combinaison virale.

Date de modification : 07 juin 2023 | Date de création : 09 mars 2023 | Rédaction : INRAE Grand Est-Colmar CR